dimanche

Philosophie de l'eau et du vent

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Le vent et l'eau n'achèvent pas leurs pensées, et pourtant la pierre les a gravées pour toujours.
Le vent et l'eau n'achèvent pas leurs phrases, et pourtant la vallée les ressassent à jamais.
Le vent et l'eau n'achèvent pas leurs gestes, et pourtant c'est d'eux que les choses ont tiré leur forme éternelle.

jeudi

Erotisme

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Notre civilisation est probablement l'une des plus prudes et frigides qui fut jamais - contrairement à ce que sous-entend ses tendances consuméristes.
Nous portons des vêtements généralement très classiques et montrons sans états d'âme l'acte sexuel.
Les amazoniens vont nus depuis toujours et se cachent pour faire l'amour.
L'idéologie du sexe n'est pas le sexe.

lundi

Absurdité de l'infini actuel

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Pour montrer que l'infini en acte (= infini considéré comme un tout) est absurde, il faut montrer qu'un ensemble infini ne peut contenir ALEPH éléments ou, ce qui revient au même, qu'un ensemble infini ne peut être un TOUT infini.

Soit N l'ensemble des entiers, et AB l'application bijective de N avec l'une de ses parties.

1) N est équipotent à n'importe laquelle de ses parties.
Par ex : N est équipotent à 2N (il y a le même nombre d'éléments dans N et dans 2N).
2) Si N est équipotent à 2N, il ne contient pas plus d'éléments que 2N.
3) Si N ne contient pas plus d'éléments que 2N, et si 2N est une partie de N, alors N est aussi une partie infinie de N, et N ne contient pas tous ses éléments jusqu'à Aleph (on ne peut TOUS les dénombrer jusqu'au dernier).
4) N n'est pas un tout infini (il ne peut être distingué de l'une de ses parties, tout au moins sur le plan cardinal).
5) Si N n'est pas un tout infini, il n'existe pas dans N d'ensemble plus grand que N, et N est équipotent à P(N).

N ne contient que les éléments qu'il est possible de dénombrer jusqu'au dernier dénombrable, c'est-à-dire qu'il contient TOUS ses éléments jusqu'à (n + 1), pas davantage.

Un ensemble est infini (ou non fini) :

1) Si et seulement s'il contient l'ensemble vide.
2) S'il s'agit d'un ensemble fini pouvant être augmenté d'un élément et d'un seul.
3) Si l'ensemble de ses parties lui est équipotent.

Dans un ensemble infini, nous pouvons toujours dénombrer autant d'éléments que l'on veut, mais jamais une infinité.
L'infini comme matrice est une absurdité, car on ne peut concevoir d'objet qui soit infiniment rempli - tel qu'on a pu l'imaginer pour l'Univers.
Un tel objet (infiniment plein) exclut l'existence de l'ensemble vide (laquelle implique que l'on peut toujours ajouter un élément et un seul à un ensemble fini).
Si N contient l'ensemble vide, alors N = N + 1. Or Aleph + 1 = Aleph (il est impossible d'ajouter un seul élément à l'infini).
N ne peut à la fois contenir l'ensemble vide et une infinité d'entiers.

Envisager l'infini comme matrice est le résultat d'une projection du fini sur l'infini - ce que j'appellerai "l'obsession du tout".
Je pense que notre conception de l'infini est symptomatique de la folie des grandeurs qui anime notre civilisation technologique.


mercredi

Dérèglement climatique

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Non seulement les activités humaines ont une incidence sur le climat, mais également les pensées et les sentiments.
Il n'existe aucune preuve scientifique de cette assertion, ni aucune preuve scientifique du contraire.

Le froid à la place du chaud : l'injustice.
Le chaud à la place du froid : l'intolérance.
L' humide à la place du sec : le sentimentalisme.
Le sec à la place de l'humide : l'indifférence.

Magie des nombres premiers

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Si nous utilisions une base infinie pour compter, chaque entier serait représenté par un unique symbole. Ainsi, les très-très grands nombres ne seraient pas différents des petits. Il n'y aurait aucune différence quantitative entre le nombre "23" et un nombre "premier immense".
La quête des grands nombres, et surtout des grands nombres premiers, est motivée par le fait que les nombres augmentent en taille physique au fur et à mesure de leur énumération. Nous avons l'impression qu'un nombre est "grand" parce qu'il est "long". Mais cette longueur est seulement dûe à l'utilisation d'une base finie.

lundi

Encore de la métamathique

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Qualité numérique

Croyez-vous que 2 x 2 = 4 ?

Dans ce cas : II II = IIII

ce qui est vrai quantitativement, mais faux qualitativement.
Rien ne peut être égal en qualité à une qualité différente.
Ainsi, 2 x 3 n'égale pas 3 x 2, ce qui se vérifie aisément :

2 x 3

III III

3 x 2

II II II

Or, l'expression III III n'égale pas formellement l'expression II II II, c'est évident. Deux unités ternaires sont différentes de trois unités binaires.
Nous manipulons des symboles de quantités, sans tenir compte de la signification formelle du symbole, laquelle est qualitative.
Comment représenter réellement l'expression 6 x 9 autrement que par :

IIIIIIIII IIIIIIIII IIIIIIIII IIIIIIIII IIIIIIIII IIIIIIIII

ou (symboliquement) :

9 9 9 9 9 9

De la même manière, pour 2 x 6 x 9, on aura :

9 9 9 9 9 9
9 9 9 9 9 9

Quelle personne a une représentation concrète du produit 6 x 19 ?

En base 9 :

6 x (2 x 9) + 1)

99 99 99 99 99 99
1 1 1 1 1 1

En base 10 :

6 x (10 + 9)

10 10 10 10 10 10
9 9 9 9 9 9

Les deux formes numériques I) 6 x (2 x 9) + 1) et II) 6 x (10 + 9) ne sont pas semblables, même si leur "résultat" est identique (autant d'unités dans les deux cas).
L'expression 6 x 9 ne peut être représentée par un symbole unique et invariable en deçà de (6 x 9) + 1, ce qui correspond à la base 55.
Cette même expression (6 x 9) ne peut s'écrire comme telle qu'à partir de la base 10. Dans les bases inférieures à 10, "9" ne s'écrit plus jamais "9" :

Base 10 : 6 x 9
Base 9 : 6 x 10
Base 8 : 6 x (10 + 1)
Base 7 : 6 x (10 + 2)
Base 6 : 10 x (10 + 3)
Base 5 : 11 x (10 + 4)
Base 4 : 12 x (10 + 11)
Base 3 : 20 x (10 + 20)
Base 2 : 110 x (10 + 111)

L'équation 6 x 9 = 54 est une convention propre à la base 10. En base 11 (où 10 = A), elle devient : 6 x 9 = 50.
Nous sommes obnubilés par la nécessité d'un résultat quantitatif, négligeant le fait qu'il puisse également se trouver un "résultat" dans la démarche.
Aucun nombre décimal n'est possible en base unaire (base 1), seulement des rapports d'entiers.
Par exemple (en prenant les chiffres romains pour abréger) :

XXII / VII (22 / 7)

Il en résulte qu'il n'existe pas, pour le nombre PI, d'écriture absolue de ses décimales, puisque le principe même de décimale est conditionné par celui de relativité des bases.


N.B : si l'ensemble "base 10" est élément de lui-même (voir l'article "à propos de l'ensemble vide" sur ce blog), alors chaque élément de l'ensemble contient virtuellement l'ensemble "base 10".
Autrement dit, l'existence d'un seul chiffre sur les dix implique l'existence de tous les autres, rendant caduque toute utilisation parcellaire de l'ensemble. Ainsi, des opérations telles que : 6 x 12 = 105 (en base 7) ou 13 : 3 = 3 (en base 6) seraient dépourvues de sens, les chiffres indiens ayant été créés pour former l'ensemble que l'on connaît et aucun autre.
Seule la création de symboles spécifiques à une base donnée pourrait garantir la validité de cette base.

samedi

nicolas hulot

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Il y a plus de chances de se sauver par un pessimisme clairvoyant que par un optimisme aveugle.

dimanche

Hiroshima

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Ma maladie atomique
ne guérira jamais -
Clair de lune

(Ishi Funazu)

Si l'avortement n'est pas un crime, la destruction préméditée des habitants d'Hiroshima n'est pas un génocide.
Mais comment savoir ?

jeudi

Blue Line

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Qu'est-ce que Blue Line ?

- Blue Line est le réseau e-mail international.
En théorie, grâce à la possibilité de transférer instantanément à plusieurs adresses n'importe quel message reçu, tous les internautes du monde peuvent se connecter par e-mail.
En pratique, leur champ de communication ne dépasse pas la sphère professionnelle ou privée.
Pourquoi ?
- Parce que les différents conditionnements liés au compartimentage des classes et des connaissances ne permettent pas de communiquer librement, c'est à dire de placer au même niveau de SAVOIR une personne disposant d'un pouvoir social et une personne n'en disposant pas.
Conséquence : les internautes disposant d'un pouvoir social monopolisent les sites Internet, tandis que les autres se contentent de recréer ce contexte à leur niveau, ou la plupart du temps se connectent à un site attracteur, de la même manière qu'un étudiant se connecte à un domaine de l'université, ou qu'un citoyen se réfère au gouvernement.
Et nos modes de communication, même axés sur des matériaux ultra sophistiqués comme ceux de l'Internet, continuent à refléter les schémas archaïques de la société pyramidale.
Blue Line est-il une utopie ?
- Oui, tant qu'une logique de l'échange ne sera pas prise en compte, infléchissant la logique du compartimentage, du pouvoir et d'une diffusion anarchique de connaissances tronquées ou stéréotypées.

Sommes-nous seuls dans l'Univers ?

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A cette question, je répondrai par une autre question :

- Cet univers est-il le seul ?

vendredi

Il existe une logique non binaire incompatible avec l'informatique

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La création d'un robot à comportement imprévisible (capable de prendre une décision non stéréotypée dans n'importe quelle situation) se heurte à un paradoxe.
Pour que ce fait soit possible (en théorie), il faudrait qu'un robot (au moins) sur 100 milliards ait un comportement imprévisible dans une situation donnée. Ce qui met en contradiction le principe de reproductibilité inhérent à toute expérience scientifique, et, à fortiori, à toute forme de technologie. En clair, cela signifie qu'une expérience scientifique non reproductible à volonté n'aurait plus rien de scientifique.
De la même manière, un robot à comportement imprévisible ne serait plus un "robot". Ce serait un être humain (à moins de lui faire faire des actions aléatoires, mais là n'est pas notre propos).
Or, pour concevoir une telle machine (qui n'en est plus une !), il faudrait un temps infini, car la création (mécanique) d'un algorithme d'imprévisibilité (non aléatoire) simulant l'intelligence humaine implique une programmation omnisciente. Et, pour construire une telle machine, il faudrait tellement de circuits neuronaux artificiels que l'univers entier ne pourrait les contenir !
Un robot, même hypercomplexe, ne pourra donc fonctionner que sur un ensemble d'instructions fini, le rendant néanmoins apte à résoudre et à raisonner dans tous les domaines de la pensée binaire (calcul, administration, jeux de réflexion, stratégie, comparaison, déduction, optimisation, composition musicale formelle, linguistique fonctionnelle ...), ce qui n'est déjà pas si mal.
D'autre part, il y a la grande loi de la thermodynamique, qui veut qu'un système ne peut de lui-même refaire le plein d'énergie (c'est pour cette raison que l'on vieillit). Appliqué à l'IA (intelligence artificielle), cela signifie qu'au même niveau hiérarchique deux êtres pensants (ou simplement vivants) ne peuvent se créer l'un l'autre. Pour que ce fait soit réalisable, il faudrait pouvoir remonter la flèche du temps !
La création artificielle de la vie n'aboutira jamais à la création d'un être pensant pour l'unique raison qu'elle est subordonnée à la création naturelle. Cette dépendance de nature ontologique induit que l'approche mécaniste ne peut avoir une compréhension globale de la création naturelle, laquelle met en œuvre des processus de synthèse et d'auto-restauration inimaginables de puissance et de complexité, sans commune mesure avec nos systèmes analytiques et sérialistes se résumant toujours à plus ou moins long terme à une destructuration du milieu, quand ce n'est pas à une destruction pure et simple (la médecine la plus efficace, aujourd'hui, ne fait jamais qu'éradiquer - tumeurs, virus - ou remplacer - greffe).
Même si la science gagne à copier la nature dans ses plus intimes détails, ce ne sera jamais qu'une copie. Le processus analytique aboutira peut-être à des synthèses partielles, mais jamais à une synthèse totale, donc à la vie. Et si, par extraordinaire, il le faisait, il s'agirait d'un paradigme différent impliquant des facteurs non quantifiables tels que l'intuition, la vision, l'empathie, l'analogie (lesquels ne sont pas pris en compte dans la démarche dite "scientifique"). D'où le paradoxe : si la science se met à créer, elle se renie en tant que science.
Dans la mythologie grecque, Pygmalion a créé une sculpture étrange et envoûtante (Galatée) , et il l'a créée à son niveau d'homme.
Seule l'intervention d'Aphrodite a métamorphosé la sculpture de Pygmalion en être vivant et pensant.

jeudi

Si Dieu est bon, d'où vient le mal ?

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Si Dieu est bon, d'où vient le mal ? Et, si Dieu n'a pas créé le mal, est-il le seul créateur ?
Peut-on résoudre ce paradoxe des anciens gnostiques, repris aujourd'hui par les philosophes analytiques et les sceptiques (et les déprimés) ?

1) Dieu infiniment bon crée un monde bon et lumineux - ce qui n'exclut pas l'ombre en tant que complémentaire de la lumière. Sans alternance dehors-dedans, pas d'univers possible.
Ce monde est lumineux car il n'est pas entaché par le mal. Nous dirons qu'il est en même temps parfait et indéterminé, car infini dans ses manifestations potentielles. Un monde "mauvais" serait nécessairement déterminé et limité dans ses manifestations (il n'y aurait pas de hasard, nous saurions tout à l'avenir).

2) Quand le monde est créé, le mal n'existe pas, non plus que le temps, tout au moins sous la forme que nous connaissons (vieillissement et entropie). Nous pouvons parfaitement nous représenter un tel monde, à condition d'imaginer d'autres formes de conscience, présupposition logique dans un monde infini.
Donc, le monde créé par Dieu est nécessairement bon car l'improbable y est possible.

3) Si Dieu est bon, il crée nécessairement un être doué de raison, c'est à dire capable de choix. Un Dieu "mauvais" ne peut créer qu'une créature privée de libre-arbitre, un automate. Un être doué de raison est capable de décisions improbables, sinon c'est un être limité et enchaîné à son créateur.

4) Dieu n'est pas responsable du choix opéré par sa créature, seulement de sa conception. Si Dieu intervenait dans le choix de sa créature, ce serait un Dieu "mauvais", car sa créature ne serait pas libre. Une mère est-elle responsable des crimes commis par son enfant à l'âge adulte ? Non, elle est seulement responsable d'avoir conçu cet enfant.

5) La créature décide de faire un choix contraire aux intérêts voulus par son créateur : elle se révolte. C'est son droit le plus strict, sinon elle ne serait pas libre, et Dieu serait "mauvais".

6) Si Dieu est tout-puissant, son univers est magique, en ce sens que la créature révoltée se retranche d'elle-même du monde créé par Dieu. Si cela n'était pas, Dieu lui-même serait entaché par le mal, ce qui est absurde (il ne serait pas tout-puissant).
Ce monde parallèle dans lequel se retranche la créature révoltée, c'est notre monde.
C'est parce que le monde originel est parfait, donc improbable dans ses conséquences, que l'imperfection y apparait.
Ce qui ne signifie pas que l'imperfection devient la loi du monde créé par Dieu, qui est éternellement parfait (car indéterminé). Ou encore que l'imperfection DEVAIT apparaître. L'imperfection est éternellement subordonnée à la perfection divine, car liée seulement à la créature. Le mal absolu ne peut prétendre à l'éternité puisque son pouvoir d'action est limité au monde de la créature (monde relatif de la subordination).
La créature est libre de renoncer à Dieu mais incapable de s'égaler à Dieu, sinon le monde créé par Dieu ne serait pas parfait, et Dieu ne serait pas tout-puissant.

7) L'imperfection s'applique seulement aux conséquences induites par le choix de la créature et non à la créature elle-même, qui est parfaite en tant que création de Dieu (car imprévisible). Une créature imparfaite ne pourrait prendre que de mauvaises décisions (c'est à dire limitées), et, encore une fois, Dieu serait un Dieu "mauvais".
Cette imperfection entraîne cependant que Dieu ne peut se manifester dans notre monde que par des signes que nous pouvons nous efforcer de déchiffrer. Nous pouvons aussi nier tout simplement ces signes (puisque nous sommes libres).

8) Dieu étant un Dieu "très bon", il n'a jamais parié sur la possibilité d'une chute réelle de sa créature, même si cette possibilité lui était connue.
Donc, Dieu n'est pour rien dans notre mal, sinon il serait "mauvais" et nous ne serions pas libres de choisir entre Dieu et ses simulacres.

vendredi

La guerre

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Le responsable d'une guerre n'est pas le dictateur qui impose la guerre à son peuple, mais le peuple qui lui obéit.
Plus la désobéissance passive est développée, moins les erreurs de l'histoire se répètent.
Qu'est-ce que la désobéissance passive ?
- C'est opposer à l'agitation du pouvoir l'immobilité du non-savoir.
Le pouvoir est un savoir, car il s'enseigne.
Le savoir est un pouvoir, car il se montre.
Le non-pouvoir n'est pas un savoir : c'est l'auxiliaire du non-savoir.
Le non-savoir n'est pas un pouvoir : c'est la graine de la transformation.

Nous rejetons l'innocence car nous prétendons savoir.

La réussite

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D'après les critères de réussite dans notre culture occidentale (pouvoir, notoriété, argent), le chercheur, l'ascète et le moine ont échoué dans la vie.
Se défaire de toute forme de pouvoir, de toute idée de permanence de soi, vivre du nécessaire est un comble pour l'homme ambitieux.
C'est une réussite pour l'homme avisé.

samedi

Une pensée toujours d'actualité

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Toutes les choses qui semblent posséder une identité individuelle ne sont que des îles, projections d'un continent sous-marin et n'ont pas de contours réels. Mais bien qu'elles ne soient que des projections, elles tendent à se libérer de cette attraction qui leur dénie leur propre identité.
Tout ce qui tente de s'établir pour réel ou positif, système absolu, gouvernement, organisation, soi, âme, individualité, ne peut y parvenir qu'en s'entourant d'une frontière, en damnant et en excluant en fuyant toutes les autres "choses". Faute de quoi, il ne peut jouir d'une apparence d'existence. Mais, s'il agit ainsi, il agira faussement, arbitrairement, futilement et désastreusement, comme quiconque voudrait tracer un cercle sur la mer, en incluant certaines vagues et en déclarant positivement différentes toutes les autres vagues, contiguës des premières, ou en misant sa vie sur la différence positive des faits admis et des faits condamnés.
La science moderne a faussement exclu, faute de standards positifs. Elle a exclu des phénomènes qui, selon ses pseudo-standards, avaient autant de droits à l'existence que les élus.

CHARLES FORT (le livre des damnés)

dimanche

Nature

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La culture la plus sophistiquée est issue de la Nature.
Au début, vous trouvez la Nature.
A la fin, vous trouvez la Nature.
Au milieu, vous trouvez encore la Nature, car les zones de culture ne sont pas repérables dans les replis du temps.

samedi

Technologie ...

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A quand la technologie légère ?
A quand la technologie subtile ?

Télévision : ne transmet que des images vides, sans odeur et sans saveur.
A quand l'image réelle ?
A quand la télépathie ?

Ordinateur : système inapte à vous apprendre quelque chose par lui-même. Le jour où il le fera, ce sera pour vous inciter obligeamment à imiter son self-contrôle.

Airbus : engin terriblement pesant, polluant, mécanique et linéaire - la risée d'un ovni.

Module spatial : concentré de logique binaire et fataliste (qui sait si ses occupants reviendront ?).

Auto : n'est pas suffisamment rapide pour aller très loin, beaucoup trop rapide pour se rendre à côté. Engin dangereux et capricieux, bassement utilitaire, à la fonction égocentrique.

Appareil photo numérique : petite merveille de miniaturisation trouvée au bout de la rue et issue des monstres antédiluviens du pétrole et des hypervoltages.

Centrale nucléaire : boîte de Pandore qui ne retiendra même pas l'espérance quand elle sera ouverte.

Nous sommes toujours incapables de fabriquer un élément technique complexe à partir de peu, du vent, de l'eau, des arbres, ou encore du coeur humain.

A quand la technologie légère ?
A quand la technologie subtile ?