lundi

OVNI : point de vue métaphysique


"Réel" n'est pas "Réalité".

Par nature peut-être plus que par habitude, les hommes identifient le réel à ses différentes représentations, lesquelles, au fur et à mesure qu'elles évoluent, modifient l'idée qu'ils se font de la réalité.
Ainsi, en astronomie, nous sommes passés progressivement d'une réalité centrique de l'Univers (la Terre au centre du cosmos) à une réalité périphérique (la Terre tournant autour du Soleil), du moins pour les cultures technologiquement avancées (car il existe encore, aujourd'hui, des sociétés pour lesquelles la Création est un mythe et non l'application d'un programme chimico-physique).
Les différents acquis de la science ont eu pour conséquence de cantonner le "réel" à ce qui en est mesurable quantitativement. De fait, l'astrologie a été rejetée sous prétexte que l'influence astrale sur le caractère ne peut être prouvée. Mais non seulement l'astrologie : nombre de domaines incluant l'imaginaire (le folklore, le rêve, les phénomènes de télépathie, d'apparition ou de vision...) se sont vus interdits de réel par le tribunal de la physique. C'est-à-dire que la "réalité", usurpée par la méthode scientifique, ne pouvait inclure ces phénomènes qui dès lors tombaient dans la poubelle des superstitions.
La conséquence de cet état de chose est une sorte de situation schizophrénique où conscience et réalité sont aussi opposées que Dr Jekyll et Mr Hyde.
On sait l'impact de cette situation sur la vie politique et économique : culte du moi et du profit, optimisation des facultés d'adaptation externe, militarisation des connaissances (technique, mathématiques appliquées, stratégie).
Il ne s'agit pas ici de critiquer la méthode scientifique mais l'illusion que la méthode scientifique donne à quiconque se met en devoir de tirer des conclusions définitives sur la structure de l'Univers (comme si cette dernière n'impliquait QUE la démarche scientifique).
Le "réel" ne saurait être réduit à la représentation que nous en avons - essentiellement extérieure et locale. Lorsque nous parlons de l'Univers, de quel univers parlons-nous ? Rien ne nous autorise à penser que l'univers astronomique, perceptible à travers nos télescopes, soit l'univers global. Même située à des milliards d'années-lumière de la Terre, une galaxie apparaît toujours comme un ensemble matériel, non comme une information. L'univers global (car il existe nécessairement sinon l'idée même d'ensemble serait une absurdité) n'est pas à la portée d'une observation empirique (aussi sophistiquée soit-elle), et il n'est probablement pas assimilable à l'idée que l'on se fait actuellement du Big-Bang. Ce que nous voyons à l'extrême bord de l'Univers n'a pas davantage un caractère de globalité parce que c'est très éloigné dans l'espace-temps. Ce caractère de globalité, pour être perçu, doit impliquer nécessairement un champ de vision beaucoup moins resserré que celui mis en jeu dans les observations visuelles ou radio.
Je suis persuadé, pour ma part, que ce champ de vision fait intervenir des paramètres autres qui, pour la science, n'ont aucune valeur d'objectivité. Mais comment définir l'objectivité ?
La science ne pourra jamais nous dire avec certitude si ce que nous percevons avec nos cinq sens n'est pas une pure illusion (le monde serait ainsi pur sujet). Par conséquent, je suis autorisé à penser qu'il existe une part de "subjectivité" dans toute démarche visant à l'objectivité, et une part d'objectivité dans tout comportement "subjectif".
Posons le problème en ces termes : comment considérer objectivement l'Univers, qui est un ensemble interactif, en excluant de cet ensemble toute représentation non mécanique (mystique, artistique et sociologique) sous prétexte qu'une telle représentation est subjective ? Mais qui peut prouver que la représentation mécanique n'est pas subjective ? En quoi la possibilité d'agir sur l'environnement par le moyen de machines peut valider une telle représentation sur toutes les autres ? En quoi la généralisation et l'uniformisation d'un savoir est-elle plus crédible philosophiquement qu'un affect, un rêve ou même une hallucination ?
Comment être sûr que nos mentalités et nos états d'âme n'ont aucune incidence sur le contenu d'une théorie "scientifique" ?
RIEN ne nous autorise à dire sérieusement que l'Univers est seulement un ensemble de corps et de rayonnements physico-chimiques. Affirmer le contraire est pure subjectivité.
Nous nous comportons comme si l'Univers (ou la Nature) était toujours OBJET et nous toujours SUJET. Nous n'imaginons pas que l'inverse est également possible : que l'Univers puisse être SUJET nous observant - nous, ses OBJETS.

Pas de réel sans imaginaire.

Imaginons que le "réel" contienne sa propre transcendance (par exemple une réalité "première") et se modifie en conséquence. A ce stade , les concepts séparateurs d'objet et de sujet auraient une signification plus riche et plus complexe, mettant l'accent sur la continuité et la non séparation du DEHORS-DEDANS.
Les notifications d'observations d'OVNI font largement état de l'interdépendance entre l'objet (l'événement) et le sujet (le témoin). On remarque en général que plus l'observation est éloignée, plus elle présente de caractères "objectifs", constatables par une masse de témoins. Et plus l'observation est rapprochée, plus elle présente de caractères subjectifs, s'adressant au témoin seul et semblant même adaptés à sa personnalité.
Définir la frontière entre observation éloignée et observation rapprochée revient à élucider la relation mystérieuse liant objet (extérieur) et sujet (intérieur).
Ce qui m'amène à poser la question suivante (qui peut être bizarre ou absurde) : si nos représentations étaient différentes, les lois de la physique seraient-elles différentes ? En quoi une représentation dominante pourrait-elle affecter la structure du réel ? En d'autres termes : sont-ce les faits qui donnent raison à la théorie, ou la théorie qui donne raison aux faits ?
Jusqu'à présent, aucune preuve n'a jamais permis de trancher dans un sens ou dans l'autre. Lorsque nous imaginions la Terre au centre du cosmos, les faits confirmaient la théorie (puisque le Soleil se déplace dans le ciel d'est en ouest). Lorsque nous avons imaginé le contraire, les faits ont vite démenti, grâce aux découvertes de l'astronomie, la vieille théorie du géocentrisme. Lorsque Darwin imagina la théorie de l'évolution, on s'est mis à découvrir de plus en plus de fossiles et d'ossements d'animaux très anciens. Qui peut prouver que ces ossements se trouvaient là avant l'intuition de Darwin (puisque personne ne cherchait vraiment dans ce sens) ? Aussitôt après que l'un des pionniers du réalisme fantastique, Erich von Daniken, émit l'hypothèse (dans les années 70) que la Terre avait été visitée par des astronautes dans un passé très lointain, des objets étrangement anachroniques ont été trouvés au fond de certaines mines (endroits où de tels objets n'avaient rien à faire), et des traces de pieds humains jouxtant ceux de dinosaures ont été plusieurs fois photographiées. L'astronome Hubble a "découvert" l'expansion de l'Univers au moment où, sur la planète Terre, l'homme occidental s'engageait dans un processus d'émancipation technique et sociologique sans précédent. Coïncidence ?  Disons tout de suite que la coïncidence n'est que la conséquence d'un phénomène de parallélisme pour lequel nous n'avons encore aucune explication.
Qu'est-ce que le réel ? Tout se passe comme si l'observé avait, dans certaines situations complexes (par exemple, une perte ou un changement de représentation), un comportement d'observateur. Cela est manifeste dans les cas de rencontres rapprochées d'OVNI, où l'objet (l'observé) semble s'adapter aux représentations du sujet (l'observateur) qui dès lors devient l'observé.
Le réel est-il notre miroir ? Si la thèse d'un continuum extérieur/intérieur a quelque fondement, le réel s'adapterait tout autant à nos représentations que nos représentations à lui.

Une histoire étrangement familière.

Je ne pense pas que le phénomène OVNI puisse être réduit à une interprétation de nature scientifique. Je ne nie pas qu'il soit de nature matérielle (c'est difficile à nier) mais pas seulement, car les problèmes d'interprétation qu'il pose font intervenir des processus inédits impliquant la structure du réel en interaction avec nos croyances et nos représentations. Ces processus ne peuvent pas être analysés (de manière scientifique), car ils supposent une participation totale de l'observateur en tant qu'acteur de son univers propre, avec son cortège d'éléments subjectifs et absolument non quantifiables. Je crois même que la subjectivité profonde qui anime tout observateur donne toute sa raison d'être au phénomène.
La science ne peut pas plus expliquer la réalité du phénomène OVNI qu'elle ne peut expliquer les trous noirs, le Big Bang, l'infini, l'astrologie, l'homéopathie ou la télépathie.
Les court-circuitages du réel, qui font intervenir une dimension verticale de l'Univers (spirituelle) et pas seulement horizontale, ne peuvent s'expliquer scientifiquement pour la simple raison que les lois de la physique y sont contredites, voire bafouées. A partir de là, deux attitudes sont possibles : - les nier ou bien les constater.
L'attitude consistant à réduire le phénomène à une représentation cohérente parce que "scientifique" est suspecte. Le concept selon lequel il existe des civilisations plus sages par le fait qu'elles seraient infiniment plus évoluées technologiquement est pour ma part sujet à caution. On voit aujourd'hui ce que la technique dite "évoluée" apporte à notre humanité : la bombe atomique et une pollution planétaire à plus ou moins brève échéance.
La sagesse d'une civilisation ne doit rien à la technologie et on peut imaginer d'autres moyens que technologiques pour communiquer avec d'éventuelles civilisations galactiques.
En fait, il y a même peu de chances qu'une civilisation puisse durer grâce à la technologie. Seules une technologie rudimentaire et une adaptation sensitive à l'environnement peuvent conduire l'humanité au-delà de ses limites.
En conclusion, je pense que le phénomène OVNI appartient à l'humanité, car l'humanité est indispensable au processus imprévisible à l’œuvre dans ses manifestations diverses. Mais il ne s'agit pas d'une humanité finie et bornée dans le sens historique, c'est à dire conditionnée par des schémas répétitifs de guerres et de conquêtes (il ne s'agit pas non plus d'une humanité future qui serait plus "sage"). Je définirai plutôt cette humanité comme l'ensemble des acteurs d'un théâtre mythologique dans lequel nous sommes à la fois totalement nous-mêmes et totalement EUX.
Les dieux et les déesses de l'antiquité n'avaient pas d'autre sens.

vendredi

Le Vieux et la Vieille

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La civilisation dite "moderne" est gouvernée par l'inconscient collectif masculin, que j'appelle "le Vieux".
La stratégie du Vieux est à long terme de créer l'immortalité du corps. Le Vieux ne croit en rien, sauf dans la puissance matérielle et technique - à but militaire, cela s'entend. Il se sert de mots comme "politique", "démocratie", "connaissance", "progrès", mais ce sont ni plus ni moins que des alibis au pouvoir sous toutes ses formes.
Sa hantise est de succomber à l'empire de la Vieille, son ennemie jurée depuis des temps immémoriaux.
J'appelle "la Vieille" l'inconscient collectif féminin.
La Vieille est la Nature fatale, celle qui empêche le Vieux d'accomplir son projet d'immortalité. Elle est la Mort en tant que Néant. Car, de même que le Vieux ne croit qu'en la puissance matérielle, la Vieille ne croit qu'en la puissance du Néant.
Pour le Vieux et la Vieille, il n'existe aucune alternative naturelle à la mort. L'être ne survit qu'à travers une descendance perpétuellement entachée de tares héréditaires. La conscience individuelle est une illusion du cerveau. Tout a une explication finie, même l'infini. La possibilité d'une transcendance est une naïveté d'enfant, l'opium des faibles d'esprit et de corps, de ceux qui ne pourront jamais s'adapter aux conditions créées par le Vieux.
C'est pourquoi notre civilisation n'a pas réellement besoin d'artistes ou de philosophes pour se développer, sauf ceux programmés par le Vieux pour ses divertissements nombreux et quotidiens - car le Vieux croit au plaisir et aux bons mots, et par-dessus tout à l'apparence de la jeunesse !
Mais la Vieille l'attend au tournant.