mercredi

Qu'est-ce que l'art ?

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Il ne faut pas confondre la perversité et le jeu de la perversité, lequel caractérise bon nombre de milieux artistiques contemporains. La perversité n'est pas un jeu, mais y jouer constitue une attitude perverse (donc violente).
La notion de perversité artistique repose sur le détournement de l'objectivité scientifique. Sous prétexte d'objectivité et d'impartialité, on expose crûment sexe, torture, maladies, meurtre, déchets alimentaires, excréments, cadavres ... Mais cette démarche n'est objective que dans son alibi (l'observation). Ce qui est objectif dans le regard du chercheur scientifique n'est ici que pure subjectivité de la part de l'auteur. Débarrassée de sa pseudo-citation scientifique, la vision de tels auteurs se résume à un constat plus ou moins étriqué des habitus de l'homme moderne en proie à ses phantasmes. Elle révèle beaucoup plus qu'elle ne crée.
Finalement, je définirai l'art comme engagement dans une démarche singulière et non violente. Par exemple, les compressions de voitures de César proposent une transformation de la violence automobile, tout comme l'urinoir de Marcel Duchamp était une délocalisation de l'objet "urinoir". Dans les deux cas, il y a reconversion d'une fonction en une autre, et non simple détournement de sens ou de concept.
Choquer ou provoquer le "sens commun" doit être le fait d'une singularité, non celui d'une perversion.

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